En 1995, il était difficile voire
impossible de prévoir un séisme suffisamment à l’avance pour éviter une
catastrophe. Cependant, il était possible de déterminer les conséquences
socio-économiques qu’un tremblement de terre pourrait avoir sur une région
donnée. C’est ce qu’à réaliser Monsieur Jean-Luc Chatelain et ses compères dans
la région qui les intéressait tout particulièrement, la capitale de l’Equateur,
Quito. Etant soumis à une activité sismique intense, Quito se présentait comme
une ville parfaite à l’élaboration d’un scénario sismique. D’autant plus que
les autorités gouvernementales de la ville se devaient de se prémunir contre ce
genre de danger.
Il leur fallait alors récolter suffisamment
de données afin de réaliser ce projet. À l’aide de la banque de données
urbaines spécialisées gérée par le Système d’Information Géographique SAVANE,
mise à disposition par la Direction de la Planification de la municipalité de
Quito et l’ORSTOM en 1991, Jean-Luc Chatelain et ses pairs bénéficiait d’un
outil de travail privilégié. En effet, ses données, gérées par le SIG,
donnaient accès aux informations nécessaires à l’élaboration d’un scénario
sismique, telles que la sismicité historique (les tremblements de terre qui ont
frappé dans le passé), la distribution des intensités des ondes aux travers de
la ville, la topographie et la géologie de la ville. A cela, ils rajoutent des
informations concernant les habitations et les infrastructures de la ville. Ces
différentes données ainsi qu’une matrice, un calcul standard évaluant les
risques de destructions, sont ensuite importées dans le système d’information
géographique afin de finalisé une carte montrant les zones les plus à risque de
la ville.
Figure 1 : Répartition des intensités
sismiques produites par le séisme côtier (Quito) + Distribution du type de
construction (Quito)
Afin de parvenir à cette fameuse carte
finale, il aura tout d’abord fallu, dans un premier temps, simuler la propagation
des ondes et leurs intensités au travers de la ville. Pour cela, trois
événements sismiques historiques ont été retenus avec à chaque fois un
hypocentre différent, et couplé aux données topographiques et géologiques de la
ville, ils ont obtenu la carte de distribution des intensités sismiques de la
ville pour chacun des trois séismes. Dans un second temps, les données concernant les habitations et infrastructures
de la ville ont également été cartographiés. Ses données étant catégorisé
suivant le type de construction.
Figure 2 : Carte finale montrant les pourcentages de dégâts des infrastructures en cas d'épisode sismique.
Pour la touche finale, ces cartes sont réunies
dans le SIG, les données sont croisées et des matrices standard d’évaluations
des dégâts en rapport avec le type de construction et l’intensité sismique de
la zone sont ajoutées. Ces matrices sont
les mêmes que celles utilisées pour les scénarios sismiques de la Californie et
du Japon. C’est ainsi qu’ils ont obtenu cette carte évaluant le pourcentage de
dégâts par zone.
Pour conclure, on peut voir que la carte finale est bel et bien représentative du degré d'intensité des ondes et des types de bâtiments et d'infrastructures. En effet, on peut voir au centre-ville (rectangle), la partie la plus ancienne de la ville, que les bâtiments "adobe", "maçonnerie non renforcé" et "auto-construit" seraient les plus touchés en cas de séismes. Alors que pour le reste de la ville, la partie la plus nouvelle est essentiellement construite avec du "béton armé". Ce qui rend les bâtiments bien plus résistants aux tremblements de terre.
Pour finir, il est important de souligner l'importance du SIG dans ce genre de région où les hommes politiques ne sont pas toujours attentifs aux risques qui les entourent et, tout particulièrement, aux problèmes socio-économiques que ces risques peuvent engendrer.
Je pense que c'est un poste intéressant. Le relation entre les séismes et le distribution du type de construction est fascinant parce qu'il montre les zones qui sont sujettes a séismes côtier.
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