Tuesday, September 23, 2014

Scénario catastrophe pour la ville de Quito, Equateur.

En 1995, il était difficile voire impossible de prévoir un séisme suffisamment à l’avance pour éviter une catastrophe. Cependant, il était possible de déterminer les conséquences socio-économiques qu’un tremblement de terre pourrait avoir sur une région donnée. C’est ce qu’à réaliser Monsieur Jean-Luc Chatelain et ses compères dans la région qui les intéressait tout particulièrement, la capitale de l’Equateur, Quito. Etant soumis à une activité sismique intense, Quito se présentait comme une ville parfaite à l’élaboration d’un scénario sismique. D’autant plus que les autorités gouvernementales de la ville se devaient de se prémunir contre ce genre de danger.

Il leur fallait alors récolter suffisamment de données afin de réaliser ce projet. À l’aide de la banque de données urbaines spécialisées gérée par le Système d’Information Géographique SAVANE, mise à disposition par la Direction de la Planification de la municipalité de Quito et l’ORSTOM en 1991, Jean-Luc Chatelain et ses pairs bénéficiait d’un outil de travail privilégié. En effet, ses données, gérées par le SIG, donnaient accès aux informations nécessaires à l’élaboration d’un scénario sismique, telles que la sismicité historique (les tremblements de terre qui ont frappé dans le passé), la distribution des intensités des ondes aux travers de la ville, la topographie et la géologie de la ville. A cela, ils rajoutent des informations concernant les habitations et les infrastructures de la ville. Ces différentes données ainsi qu’une matrice, un calcul standard évaluant les risques de destructions, sont ensuite importées dans le système d’information géographique afin de finalisé une carte montrant les zones les plus à risque de la ville.


 Figure 1 : Répartition des intensités sismiques produites par le séisme côtier (Quito) + Distribution du type de construction (Quito)

Afin de parvenir à cette fameuse carte finale, il aura tout d’abord fallu, dans un premier temps, simuler la propagation des ondes et leurs intensités au travers de la ville. Pour cela, trois événements sismiques historiques ont été retenus avec à chaque fois un hypocentre différent, et couplé aux données topographiques et géologiques de la ville, ils ont obtenu la carte de distribution des intensités sismiques de la ville pour chacun des trois séismes. Dans un second temps, les données  concernant les habitations et infrastructures de la ville ont également été cartographiés. Ses données étant catégorisé suivant le type de construction.

Figure 2 : Carte finale montrant les pourcentages de dégâts des infrastructures en cas d'épisode sismique.

Pour la touche finale, ces cartes sont réunies dans le SIG, les données sont croisées et des matrices standard d’évaluations des dégâts en rapport avec le type de construction et l’intensité sismique de la zone sont ajoutées.  Ces matrices sont les mêmes que celles utilisées pour les scénarios sismiques de la Californie et du Japon. C’est ainsi qu’ils ont obtenu cette carte évaluant le pourcentage de dégâts par zone.

Pour conclure, on peut voir que la carte finale est bel et bien représentative du degré d'intensité des ondes et des types de bâtiments et d'infrastructures. En effet, on peut voir au centre-ville (rectangle), la partie la plus ancienne de la ville, que les bâtiments "adobe", "maçonnerie non renforcé" et "auto-construit" seraient les plus touchés en cas de séismes. Alors que pour le reste de la ville, la partie la plus nouvelle est essentiellement construite avec du "béton armé". Ce qui rend les bâtiments bien plus résistants aux tremblements de terre.
Pour finir, il est important de souligner l'importance du SIG dans ce genre de région où les hommes politiques ne sont pas toujours attentifs aux risques qui les entourent et, tout particulièrement, aux problèmes socio-économiques que ces risques peuvent engendrer.

1 comment:

  1. Je pense que c'est un poste intéressant. Le relation entre les séismes et le distribution du type de construction est fascinant parce qu'il montre les zones qui sont sujettes a séismes côtier.

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